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Crépin-Petit : des boutons made in Hauts-de-France !

L’histoire a été quelque peu tumultueuse ces dernières décennies pour l’entreprise familiale Crépin-Petit. Créé en 1873 par le couple éponyme, l’atelier confectionne initialement des boutons en matières précieuses : nacre, os ou ivoire. Trois générations se succèdent et développent les aspects industriels et commerciaux de l’entreprise.

Du redressement à la reprise

Soumis aux aléas de son environnement, le fournisseur subit la vague des délocalisations opérées par ses clients dans le prêt-à-porter à la fin du 20e siècle. Après un premier redressement judiciaire, l’entreprise familiale se restructure et est vendue en 2004 à un industriel italien. Quatre ans plus tard, c’est le dépôt de bilan. Alors que la société italienne tente de transférer l’ensemble des savoir-faire de l’entreprise avant sa fermeture, le tribunal de commerce d’Amiens ordonne un appel d’offre pour trouver un repreneur et éviter la cessation de l’activité.

Dominique Ossart, qui avait travaillé chez Crépin-Petit pendant plus de 10 ans à de nombreux postes jusqu’en 2000 (directeur de l’informatique, directeur financier puis directeur adjoint) présente un plan de reprise accepté en juin 2009. "C’était un véritable naufrage commercial et économique, se souvient celui qui dirige désormais l’entreprise. Mais j’avais toujours gardé un attachement particulier à cette entreprise et à ses employés."

Fabrication française et développement durable

En 2012, Dominique Ossart décide de miser sur le local et d’investir dans l’outil de production afin que les boutons soient entièrement fabriqués sur place. "Ce choix allait à contre-courant, raconte le directeur. À l’époque, le "made in France" résonnait surtout pour les acheteurs comme des produits trop chers, mais le pari s’est révélé payant quelques années plus tard". Aujourd’hui, les labels "Entreprise du patrimoine vivant" et "Origine France garantie" attestent du savoir-faire exceptionnel de la maison et d’une véritable fabrication française. Des garanties qui convainquent ses clients qui misent sur la qualité et la production locale comme Saint-James, Le slip français, Armor Lux ou encore Lacoste ou le Coq français.

De plus, l’entreprise s’engage pleinement dans l’écoresponsablité. Labellisée Oeko-tex, elle utilise des produits respectueux de l’environnement, des matières alternatives au plastique comme du polyester biosourcé, recyclé et des matières naturelles comme le corozo (de l’ivoire végétal), le bois ou encore la corne. Elle réduit également sa consommation d’énergie. Une stratégie globale qui lui a permis de remporter un trophée rev3 le 30 novembre 2021.

Pour les particuliers aussi

Les 35 employés travaillent dans les domaines de la fabrication avec le tournage et l’injection, dans les métiers de la finition : gravure laser, impression jet d’encre, teinture, émail, vernis, patine, et aussi dans les métiers de l’outillage : "nous sortons deux collections par an et nous fabriquons nous-même les outils et les moules nécessaires", précise Dominique Ossart.

"Maintenant que l’entreprise est complétement désendettée, nous pouvons nous concentrer sur notre développement commercial, poursuit le dirigeant. Ainsi, nous avons sorti il y a quelques mois le site de vente en ligne Ma fabrique de boutons pour les particuliers mais aussi les merceries et nous travaillons en lien avec la Région et la BPI pour nous développer à l’international." De nouvelles preuves des capacités d’adaptation de l’entreprise : pour Dominique Ossart, celle-ci n’a "de raison d’être que si elle s’adapte à son environnement. Et il a changé quelques fois depuis 1873 !"

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